vendredi 31 juillet 2020

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Le Retour de Mary Poppins

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Le Retour de Mary Poppins

Le Retour de Mary Poppins | Fantastique, Familial, Comédie | 2018-12-13 | ONEMOV

Le Retour de Mary Poppins (2018)


Londres, années 1930, durant la grande dépression. Devenu adulte, Michael Banks travaille à la banque où son père était employé et vit toujours au 17, allée des Cerisiers avec ses trois enfants - Annabel, Georgie et John - et leur gouvernante Ellen. Comme sa mère avant elle, Jane Banks se bat pour les droits des ouvriers et apporte son aide à la famille de Michael. Lorsque cette dernière subit une perte tragique, Mary Poppins réapparaît magiquement dans leur vie. Avec l’aide de son ami Jack - l’allumeur de réverbères toujours optimiste -, elle va tout faire pour que la joie et l’émerveillement reviennent dans leur existence. Elle leur fera aussi découvrir de nouveaux personnages pleins de fantaisie, dont sa cousine, l’excentrique Topsy.


Titre :
Le Retour de Mary Poppins
Genre :
Fantastique, Familial, Comédie
Libération :
2018-12-13
Durée :
130 Minutes
Entreprises :
Walt Disney Pictures, Marc Platt Productions, Lucamar Productions
Langue :
English
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Alors que les remakes en live semblent constituer la nouvelle dynamique chez Walt Disney (après la Belle & la Bête, l’étonnant Dumbo et avant la sortie prochaine du Roi Lion, tandis qu’Aladdin est sur les rails), le projet confié à Rob Marshall a été un poil différent : le spécialiste de la comédie musicale au cinéma (après Chicago et Nine, il avait déjà travaillé pour Disney avec Into the woods) a été chargé de concevoir un film qui serait une forme de suite au chef-d’œuvre de 1965 avec Julie Andrews. Ainsi, sous couvert d’hommage respectueux à un des métrages les plus appréciés de la firme aux grandes oreilles, la production pourra moderniser le cadre, thésauriser sur les souvenirs radieux engendrés par l’œuvre originale et permettre aux plus jeunes de s’approprier cette figure tutélaire de l’imaginaire disneyen, leur permettant de se passer de leurs parents pour se constituer des références cinéphiliques.

Ca tombait bien : Marshall adore Mary Poppins. De quoi calmer les puristes qui ne pouvaient concevoir l’existence d’une pareille abomination, jugeant qu’il ne pouvait y avoir qu’une seule Mary. Seulement, à moins d’insérer un clone numérique de Julie Andrews, il fallait bien trouver l’interprète idéale. C’est là que l’expérience Into the woods a été primordiale et Marshall d’embaucher dans la foulée Emily Blunt et Meryl Streep (qui n’en finit plus de chanter à l’écran !) ainsi que son chef opérateur Dion Beebe. Des valeurs sûres, Blunt s’étant montrée plus que convaincante et Streep égayant le monde dans ses vocalises Mamma mia-esques. Ne restait plus qu’au scénariste David Magee d’emballer le tout dans un script puisant allègrement dans les livres de P.L. Travers sans chercher à tout prix à en adapter un : il fallait une histoire originale qui s’inscrive directement et avec le plus de fluidité possible dans la mouvance du premier opus.

On retrouve donc les enfants Banks, qui ont grandi cette fois : Michael est devenu papa, un gentil papa un peu désorganisé qui ne parvient pas à reprendre sa vie en mains après le deuil de sa femme. Il vit toujours dans cette jolie maison de l’allée des Cerisiers à Londres, non loin de celle de l’amiral Boom qui fait tonner le canon pour marquer l’heure (car le carillon de Big Ben n’est pas juste, tonnerre de Brest !), tandis que sa sœur poursuit l’œuvre maternelle en défendant les droits des travailleurs dans ces années 30 marquées par une profonde Dépression économique. Modeste employé de banque, Michael parvient tout juste à joindre les deux bouts grâce à la dévotion un peu cynique d’Ellen, leur employée de maison. Mais voilà que deux huissiers viennent lui signifier qu’en raison d’un retard de remboursement de son prêt, sa maison sera saisie sous huitaine. Sa seule solution : trouver une preuve qu’il possède bien des avoirs dans la banque, son père ayant reçu des actions par l’intermédiaire de M. Dawes, l’ancien PDG. Mais son nouveau patron, sous des dehors affables, reste campé sur ses positions : sans document certifiant qu’il dispose bien des titres suscités, Michael et ses enfants devront quitter la maison. C’est à ce moment, alors que tout espoir semble volatilisé, qu’apparaît dans le ciel Mary Poppins, descendant le long d’une ficelle de cerf-volant : elle se présente à Michael et lui offre ses services comme gouvernante…

Le Retour de Mary Poppins suit une progression gravée dans le marbre des comédies familiales, et propose de manière quasi-métronomique un éventail de chansons enlevées, romantiques ou gentiment tristes, appliquant à la lettre les recettes éculées des productions du genre. Si l’on devait comparer, on pourrait dire qu’il y a davantage d’esprit music-hall dans les numéros chantés et dansés, avec une mise en scène dynamique au sein de décors impressionnants, tels la maison à l’envers de la cousine Topsy ou les quartiers de Londres lors de l’ambitieux Luminomagifantastique et sa cinquantaine d’artistes à vélo ! Il est peut-être un peu tôt pour affirmer péremptoirement que les chansons sont moins entraînantes mais il est clair qu’elles peinent à susciter la sympathie. En revanche, côté visuel, on ne peut qu’être ravi : Mary se retrouve dotée d’une garde-robe moins triste, moins grise, mais tout aussi distinguée que son aînée, et certaines séquences animées (suivant l’antédiluvienne technique en 2D) offrent un réjouissement permanent pour la rétine, qui sera saturée de tonalités sucrées et de détails scintillants. La séquence à l’intérieur du bol de porcelaine est somptueuse, sans doute également la seule mettant en valeur les bonnes installations audio de votre home cinema si tant est que vous en soyez doté.

De fait, et en l’état, ce second opus constitue un parfait film de Noël, et son visionnage peut se compléter d’une expérience karaoké disponible sur le disque. De bons sentiments, des rebondissements attendus, des enfants attendrissants, des personnages caricaturaux, des animaux qui parlent, des décors enchanteurs, des chorégraphies osées et, rayonnant au-dessus de tout cela, une Mary Poppins resplendissante. Si Julie Andrews était une interprète plus que remarquable, associant candeur et dignité, Emily Blunt relève le gant : elle est non seulement belle, mais ajoute constamment un brin d’humour britannique à ses réflexions tout en s’évertuant à demeurer discrète avec cette élégance non ostentatoire. Même si on y décèle un brin de figures imposées (rajuster sa tenue à chaque déplacement, vérifier son chignon, prendre un air détaché chaque fois qu’un peu de magie est mise en évidence), son jeu est tout simplement bluffant et elle sait parfaitement épater la galerie en accompagnant l’allumeur de réverbère dans ses délires dansants. Le reste du casting s’avère équilibré et opportun même si on peut regretter de voir l’excellent Ben Whishaw en Michael dans un rôle aussi peu démonstratif, tandis que les guests semblent ravis de l’opportunité. Quant à Meryl Streep, les avis sont partagés sur sa performance (elle incarne Topsy, la cousine de Mary un peu frappadingue, vivant dans un appartement littéralement sens dessus-dessous) et surtout son effroyable accent.


Un joli film pour petits et grands, et surtout pour la famille, à regarder pelotonné dans son canapé aux côtés de ses proches afin de retrouver le plaisir simple des joies enfantines, les instants acidulés de ces petits bonheurs d’autrefois, des contes au coin du feu, des histoires pour s’endormir : outre les incontournables valeurs familiales (le papa trop préoccupé par les soucis financiers qui oublie d’être père, les enfants qui se serrent les coudes et utilisent ce qu’ils ont appris), le film titille également chez les adultes ce regret un peu coupable d’avoir oublié la magie de l’enfance, avec un discours proche de celui de Hook par exemple, ou encore le Pôle Express. Ainsi, Michael n’arrive pas à croire que cette Mary est bien celle qui leur faisait des tours de magie pour ranger leur chambre, alors que ses enfants n’hésiteront qu’un bref instant avant de voyager dans la baignoire et que Jack, l’allumeur ambulant, semble naviguer entre les deux mondes.
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